Musique originale de Pascale Le Berre
Grâce aux témoignages de nombreux acteurs ayant participé à l'arrestation de Klaus Barbie, le voile se lève sur les dix années de traque et d'intrigues entre Etats qui ont été nécessaires pour aboutir au procès de l'ancien nazi.
Le 11 mai 1987 débute à Lyon le procès de Klaus Barbie, accusé de crimes contre l'humanité commis durant la Seconde Guerre mondiale. Détenu au fort Montluc, d'où il avait ordonné les exactions contre les juifs et les résistants, l'ancien chef de la Gestapo est condamné à la réclusion à perpétuité. Mais pour en arriver à ce procès hors norme, dix ans de traque et d'intrigues entre États ont été nécessaires. La colère de citoyens, de journalistes et de conseillers politiques qui refusaient de voir Barbie en liberté aura finalement eu raison du "boucher de Lyon".
"Qu'il ne meure pas dans son lit"
Bernard Garcia, conseiller du Premier ministre Pierre Mauroy sous Mitterrand, fut l'un des acteurs majeurs de l'expulsion de Klaus Barbie. Alors qu'en 1982, la Bolivie, où l'ancien nazi vit sous une fausse identité, élit un président de gauche, Garcia propose une collaboration entre les deux États visant à récupérer le criminel de guerre. "Il était nécessaire de le renvoyer devant la justice, raconte le diplomate. Et surtout, qu'il ne meure pas dans son lit, comme d'autres." Garcia contacte alors Régis Debray, chargé de mission pour les relations internationales auprès de l'Élysée. Avec l'aide de Serge et Beate Klarsfeld, le trio avait déjà monté une tentative d'enlèvement infructueuse de Klaus Barbie. Leurs témoignages, ainsi que celui de Robert Badinter, alors ministre de la Justice, sont aussi passionnants que précieux. Inédits, comme les images d'archives qui les accompagnent, ils font la lumière sur une opération restée dans l'ombre de la République.
Un film de Bertrand Delais
sur les conseils d'Hubert Védrine
Musique Originale de Pascale Le Berre